Privatiser le passeport suisse

Le passeport électronique, un service public !

Déclaration d’impôt, assurance ou compte bancaire : autant de processus qui impliquent des données personnelles sensibles. Sur Internet, le potentiel d’abus est élevé́, et ces données doivent donc être particulièrement bien protégées : un passeport électronique doit offrir une sécurité́ élevée et surtout être digne de la plus grande confiance. La meilleure façon de le garantir est d’en faire une prestation de service public contrôlée démocratiquement.

Ce n’est en revanche pas le rôle des acteurs privés que de fournir cette infrastructure de base, qui
doit être accessible à tout le monde aux mêmes conditions. Car sinon, c’est nous qui paierons l’addition, avec nos données et avec notre argent.

L’identité́ officielle n’est pas un bien de consommation

UBS, Migros et CSS, Amazone, Microsoft sont dans les starting-blocks pour fournir l’e-ID, et de grandes multinationales étrangères pourraient rapidement suivre. Au lieu d’un passeport électronique public de qualité́ pour tout le monde, il est en effet proposé de laisser de grandes entreprises privées et orientées vers le profit fournir ce service, à des prix qu’ils et elles détermineront librement. Voulons-nous, à l’avenir, un marché́ des passeports avec des offres au rabais pour les petits budgets et un passeport de luxe pour ceux qui peuvent se l’offrir ? Voulons-nous, citoyennes et citoyens, être rabaissés au rang de consommateurs lorsqu’il s’agit de notre identité́ officielle ?

Non à̀ de nouveaux monopoles privés

La loi soumise en votation prévoit que nous achetions notre passeport électronique auprès de fournisseurs privés, sur un marché́. Le prix qu’ils pourront demander n’est même pas fixé dans la loi. Le pire : en fait, ce système conduira à l’émergence de quelques grands acteurs qui domineront le secteur — voire même, d’un monopole. Les fournisseurs privés seront donc en position de force pour nous contraindre à̀ utiliser notre e-ID partout et tout le temps. Voulons-nous favoriser l’émergence d’un monopole privé ?

Non ! Il faut donc refuser la loi sur l’e-ID le 7 mars.

Didier Zumbach candidat socialiste au Conseil Municipal et au Conseil communal

Sources : USS

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