« Financer l’avortement est une affaire privée »

avortementSouvenez-vous de l’année 2002, une grande victoire pour les femmes lorsque le peuple a approuvé à 72% la solution des délais. L’avortement est devenu légal dans les 12 premières semaines de grossesse et a été intégré dans les prestations de base de l’assurance-maladie (LAMAl).

12 ans après, un comité d’initiative propose d’abroger purement et simplement le financement de ces interruptions, soi-disant, par soucis d’économie et de solidarité. Pour l’anecdote, ce même comité a édité le « journal de l’initiative » qui s’est retrouvé dans la plupart des boîtes aux lettres et qui propose, toujours par souci d’économie, de les financer par une contribution sous forme de don à l’aide du bulletin de versement annexé, certainement par souci de solidarité !

Il paraît clair que la suppression du financement par l’assurance maladie ne se ressentirait pas sur nos primes puisqu’il représente environ 8 millions de francs sur les 36 milliards que coûte notre système soit 0.03%. Ce n’est pas en 2014 que nous allons abandonner des acquis qui aurait pour seul résultat de pénaliser les femmes.

La décision d’avorter ou non doit rester une décision individuelle et encadrée par des soins de qualités. Aujourd’hui, ces soins sont financés par les assurances maladies de bases sur le principe de la solidarité ; ce qui semble une évidence puisque l’acte sexuel menant à la grossesse implique un homme et une femme, les conséquences doivent être partagées solidairement. La disparition de cette prise en charge amènerait certaines femmes à faire recours à des pratiques illicites qui mettraient leur vie en danger.

Il est inimaginable qu’un pays développé comme le nôtre prenne la décision d’ignorer tout une partie de sa population qui vit déjà dans la précarité en étant d’accord de voir des femmes pratiquer des avortements illégaux au péril de leur vie. Le temps des aiguilles à tricoter est révolu et nous avons le devoir de tenir compte de la liberté de choix individuel en maintenant le principe de solidarité.

Fanny Naville, conseillère communale Parti Socialiste