Quinze détériorations, rien que ça : la droite de la Commission préparatoire du projet Prévoyance vieillesse 2020 du Conseil national est sortie du bois en perpétrant un véritable massacre. Une seule bonne réponse à cela : OUI à AVSplus et une manifestation massive le 10 septembre 2016 à Berne.
En fait, les propositions de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N) sont bien inférieures au compromis trouvé par le Conseil des Etats. Celui-ci voulait en effet compenser les pertes de rentes dans le 2e pilier notamment par 70 francs de supplément de rente AVS. Ces nouvelles propositions sont même en-deçà de celles du Conseil fédéral, dont le but était de sécuriser l’AVS et de maintenir le niveau actuel des rentes.
Si le Conseil national devait suivre sa commission, Prévoyance vieillesse 2020 aboutirait définitivement à un massacre des retraites : les futurs retraité(e)s devraient accepter une détérioration massive de leur situation financière. Cela toucherait tout particulièrement les femmes. Les propositions de démantèlement dans le détail :
Taux de conversion du 2e pilier : baisse à 6 %, ce qui implique une baisse des rentes des caisses de pension de 12 %. La Commission ne prévoit quasiment pas de mécanisme de compensation. Les mesures minimales qui ont été décidées sont quasiment sans effet et frappent démesurément les jeunes.
Pas de garantie de préservation des acquis : les personnes de plus 50 ans devraient déjà supporter des pertes de rentes car, pour la génération transitoire, la préservation des acquis ne vaudrait que pour le capital déjà épargné du 2e
Cotisations aux caisses de pension : obligation de cotiser depuis 18 ans déjà, ce qui signifie des ponctions salariales supplémentaires sur les salaires des apprenti(e)s. En tout, les cotisations augmenteraient jusqu’à 2 %, alors que les rentes continueraient à baisser.
L’âge de la retraite des femmes : augmentation à 65 ans. Les femmes d’actuellement 62 ans seraient déjà concernées. Le mécanisme de compensation prôné est pratiquement sans effet, à plus forte raison pour les femmes mariées qui repartiraient les mains vides.
Age de la retraite pour tous : augmentation automatique à 67 ans lors de la prochaine décennie. Ce soi-disant mécanisme de stabilisation saigne en outre l’AVS car il freine en même temps les recettes provenant de la TVA : il manquerait en tout 1,4 milliard de francs de TVA. Cela implique que l’on recourrait tout de suite à l’augmentation de l’âge de la retraite.
Les rentes de veuve : suppression et réductions, plus de rentes pour enfants, de même pour les rentes d’orphelin à l’étranger.
Bas salaires : en voulant assurer une meilleure couverture du travail à temps partiel par la LPP, ceux-ci subiraient une discrimination massive. Les personnes qui gagnent autant avec un travail à plein temps qu’une personne à temps partiel recevraient une rente nettement inférieure.
En même temps, la commission rejette des dispositions plus dures et qui exigent davantage de transparence de la part des assureurs-vie actifs dans le 2e pilier et continue à leur garantir des bénéfices conséquents, pendant que les assuré(e)s reçoivent toujours moins de rentes.
La seule amélioration de la « réforme » : le cofinancement de l’AVS par la Confédération sera augmenté.
En résumé, cela signifie :
Le niveau des rentes baisserait massivement pour tous les futurs retraité(e)s.
L’âge de la retraite augmenterait, comme les cotisations au 2e
Le massacre des retraites serait alors parfait.
Après que des fuites sur les plans de la commission du Conseil national ont créé un tollé dans les médias et la population, la droite a essayé de minimiser le massacre des rentes qu’elle prévoit. Les associations d’employeurs et de l’économie se sont montrées critiques. Le président de la commission en personne, Ignazio Cassis (PLR) a même laissé entendre que ce n’était pas aussi terrible qu’annoncé. Un simple écran de fumée, voilà ce que c’était.
Mais ne nous laissons pas embuer l’esprit : le massacre proposé par la commission préparatoire est exactement ce que la droite veut mettre en œuvre. Et va mettre en œuvre si l’initiative AVSplus échoue en votation. Raison pour laquelle, il n’y a qu’une réponse au scénario d’horreur voulu par la droite : une vive protestation le 10 septembre à Berne et un OUI clair et convaincu à AVSplus le 25 septembre.
Et plus que jamais : qui sait calculer, renforce l’AVS !